Wissembourg

Église Saints-Pierre-et-Paul

Présentation

L’église actuelle date essentiellement des 13e et 14e siècles mais la chapelle qui se situe le long de l’aile orientale du cloître ainsi que la tour témoignent de deux campagnes de construction romanes. La tour, terminée en 1074, s’élève sur cinq niveaux. Les baies en plein-cintre, uniques pour les trois premiers étages, font place à des fenêtres doubles aux deux derniers étages. Leur taille est croissante en fonction de l’élévation. La chapelle, probablement le seul vestige d’une campagne de construction terminée en 1033, est de plan rectangulaire à trois nefs de quatre travées voutées d’arêtes et en plein cintre. Certains fûts des colonnes furent rognés pour laisser passer des tonneaux après la Révolution.

Le Musée de l’Œuvre Notre-Dame de Strasbourg conserve la “Tête du Christ”, fragment d’un vitrail de l’ancienne construction romane qui date de 1070, vitrail considéré comme le plus ancien à représentation figurative de France.

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En savoir plus

L’Alsace romane est partagée entre trois évêchés : Bâle, Strasbourg et Spire. Wissembourg est alors sur le territoire de ce dernier. La première implantation monastique sur les rives de la Lauter est attestée dès le 6e siècle. On construit au 9e siècle une nouvelle basilique, remplacée au 13e siècle par l’église actuelle.

La tour adossée hors-œuvre à l’ouest de l’église témoigne de l’abbatiale romane élevée durant le premier tiers du 11e siècle, remplacée ensuite par l’édifice gothique visible aujourd’hui.

Ce clocher a une allure monolithique. Les murs sont lisses. Aucun motif, ressaut ou bandeau ne vient souligner l’élévation. Les murs sont en petit appareil, fait de pierres de dimensions réduites, équarries et soigneusement assemblées. Seul l’ordonnancement des baies orne les façades. Les étroites ouvertures du rez-de-chaussée sont obstruées. Une asymétrie distingue les faces sud et nord, l’étage supérieur de cette dernière présente une baie tri-jumelle.

À la base de la tour, on peut observer une inscription : « Sacmuel Abbas hanc turim fecit ». Cette référence à Samuel, abbé de 1056 à 1096, permet de situer la construction de la tour dans la seconde moitié du 11e siècle, en complément à l’abbatiale élevée dans le premier tiers du siècle.